Cet enfant, un enseignant

Cet enfant, qui est arrivé dans ma vie au bon moment💜

Il y a quatre ans déjà, que j’ai mis au monde ce merveilleux être humain. Un enseignant merveilleux pour ma vie.

Un garçon actif, doux, colérique, spontané, drôle, confiant, déterminé. 

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J’ai toujours su que je deviendrais maman. C’était un grand rêve pour moi, mais j’avais quand même cette crainte, est-ce que c’était le bon choix quand tu n’es même pas certaine de qui tu es, quand tu as peur de tomber enceinte parce que tu manques déjà d’estime de toi, par rapport au corps mais aussi tellement plus…..et il me l’a fait réaliser ce rêve, à 24 ans malgré tout. Cet enfant si débordant d’amour! 


Ma première grossesse, si parfaite, merveilleuse, je me sentais bien, je me trouvais belle avec ma belle grosse bedaine, je prenais soin de mon corps et j’avais si hâte de vivre mon accouchement de rêve. Mon idéal, d’accouchement naturel, sans médicaments, sans complications, sans détour à ce fameux plan de naissance. (J'étais un peu dans le contrôle intense, ce qui m’apportait beaucoup d’anxiété, mais j’en était pas consciente à ce moment.) 

J’avais prise la décision d’être accompagné par une merveilleuse sage-femme, qui m’a fait passer au travers cette période de vie de façon douce, normal, en étant pleinement présente pour mes questions et dison le, mes émotions. 


Tout allait bien, jusqu’à 28 semaines, où j’ai su que le travail commençait. Mon quotidien devait changer. 

Réduire le stress que j’avais(avec mon emploi en travail social) et réduire/arrêter de m’entraîner et même forcer dans mes tâches quotidienne pour que mon travail n’avance pas davantage, au moins jusqu’à 37 semaines. 


C’est à ce moment-là que j’ai réalisé beaucoup. À quel point ma vie était lourde, rapide, exigeante. À quel point j’en faisais trop. Que je ne savais pas quoi faire de mon corps quand j’étais forcé à ralentir, à rien faire, à me reposer. À quel point l’anxiété envahissante me donnait de la lourdeur quotidienne. 

J’étais supposé aller bien. J’avais une bonne job, un chum, une maison, je faisais du camping avec une belle grosse roulotte, j’avais une belle grossesse en santé, mais quand je me suis arrêté. J’ai réalisé. Je ne suis pas si bien finalement. Je suis sur le robot automatique. Je fais ce qui faut faire, les étapes ‘normales’ d’une vie à succès, comme on l’a appris. 

J’avançais, je continuais la prochaine étape de vie qui venait. Ce qui était la logique à ce moment.

Mais est-ce que c’est vraiment ce que je voulais? Ce que j’avais de besoin? 

La vitesse de la vie, les tâches qui s’accumulent, l’arrivée du bébé, les OBJETS qui ne cessent de s’ajouter à la liste de besoins nécessaires pour avoir un bébé épanoui et heureux.

J’étais épuisé et bébé n’était même pas là. Mais je ne disais rien, parce que je n’avais rien à me plaindre. J’avais tout. TOUT…. 

Suivant les dernières semaines de grossesse, à ne rien faire, à être avec moi-même, j’ai pris la décision que je ferais quelque chose de différent dès maintenant. 

Je me choisirais dès maintenant. Je m’aimerais assez pour prendre soin de moi physiquement, émotionnellement, et mentalement. Je trouverais mes passions, mes envies de vivre. Mon urgence de vivre pleinement pour lui montrer que la vie est belle et qu’il a le choix dans sa vie. Peu importe. Et que je le supporterais toujours même si c’est hors norme. 

Et c’est là que ma vie a commencé à changer. 

Durant cette grossesse j’ai eu des “défaites” une après l'autre…(maintenant je le vois comme un apprentissage, mais il y a presque 5 ans.. aucunement) 

Mon William, apprendre que tu étais en siège, les fesses par en bas, que tu ne te tournais pas. Malgré l'essai de version, ou encore les techniques naturelles de grand-mère. OUF. Que tu ne pourrais pas nécessairement sortir par la voix naturelle. Qu’une CÉSARIENNE était maintenant la plus grande possibilité. 

Un choc. Comme je n’ai jamais eu. L’idéal. Le besoin de toujours tout contrôler… il fallait l’oublier. Le lâcher prise. C’est là que j’ai fait sa connaissance. Grâce à toi.

La claque. Le deuil qu’on ne parle pas, comme si on se plaint pour rien, parce que l’important c’est que bébé est en bonne santé right? Le reste n’est pas valide... Le sentiment de tristesse parce que je voulais tellement accoucher comme la femme est capable de le faire. Parce que pour moi, à ce moment, je le voyais comme un échec…. Parce que je voulais tellement contrôler et j’en était incapable….. Mais toi mon coeur, tu m’as déjà appris, dans mon ventre, que je devais lâcher prise, que le chemin parfait est le mien, qu'il est unique et que la vie n’a pas de besoin d’être contrôlé parfaitement. Elle est belle quand même, peu importe le chemin que tu prends pour venir au monde et que tu prendras par la suite. La vie est belle en autant que tu es en vie. 


De me faire à l’idée de la césarienne était gros, mais j’y suis arrivé, en paix avec ma décision. De ne pas accoucher en siège de façon naturelle. Puis toi, à 38 semaines et 2 jours, tu as décidé que c’était le temps, dans la piscine de Vanessa... tu étais prête. Les eaux, je les ai senti crever même dans la piscine. Je savais que c’était le moment. Le travail, à une vitesse FOLLE, la route de 45 minutes pour me rendre à l’hopital, les contractions qui deviennent de plus en plus fréquente, plus forte, plus difficile, mais je respire, je respire, ma maman est là, ton papa conduit, stressé à chaque fois que je dis que je te sens, que j’ai envie de faire caca. Et ma mère, elle le sait que si je dis ça, c’est que c’est le moment, tu y es presque…..mais il faut pas…. mon corps qui coopère si bien, si parfaitement, je tolère les contractions, jusqu’à dilatation complète, mais je dois te retenir, tu n’es plus supposé venir si vite. Je ne suis pas supposé accoucher par la voie vaginale. Je suis supposé être en chemin pour la césarienne présentement parce que je suis presque complète, c’est de plus en plus fort, et tu es là, dans la voie, engagé…. mais les chambres sont pleines. Pas de place, tu dois attendre coco, mais je te sens, tu descends. Tu es prête, mais moi non. J’ai mal, j’ai hâte, j’ai peur. 

Le plan, il ne peut pas encore changer. C’est la césarienne coco, tu dois attendre. 

Avec l’aide de ma merveilleuse sage-femme et les infirmières qui confirme continuellement que c’est le temps, je réussit finalement à devancer une autre maman qui n’était pas en urgence pour sa césarienne... parce que toi c’est urgent de te sortir sinon tu le feras ton chemin et je n’aurai pas le choix, tu es prêt, je le sais, moi aussi je suis prête maintenant, dans ma chambre toute blanche, remplis d’inconnu qui m’explique un paquet de chose que je ne comprends pas, mais je respire, c’est la seule chose que je peux contrôler.. je pense que tout est beau, que c’est le moment….

mais la péridurale pour la césarienne, un autre pépin... il manque, il manque et une troisième fois, il manque. J’ai mal, tu pousses, les contractions sont puissante, mais je tolère sans médicaments. Je ne dois pas me relevé, il essaie de me piquer sans réussir….j’ai peur...Et là, LA question arrive. Elle me demande, ou plutôt me dit, si on est pas capable, on n'aura pas le choix. Tu devras le sortir en siège. 

Je pleure, je ne veux plus. Je ne suis pas prête à accoucher en siège. Je dis de réessayer une dernière fois et ça fonctionne finalement. 

Quelques minutes plus tard, tu es là, tu pleures, je te vois, les larmes coulent, tu viens me coller en foulard dans mon cou. J’ai réussi. Tu as réussi mon coeur. On est ensemble, moi et toi, et c’est parfait. J’oublie tout, l’important maintenant est que nous deux, nous allons bien. 

De 2:30 pm à 6:14 pm, ce fut un lot d’émotions…. moment affreux, douloureux, de peur, de joie, de lâcher prise, de rencontre inoubliable, et je changerais pas ce moment, cette cicatrice pour rien au monde. Parce qu’ensemble, nous sommes réunis après 9 beaux mois ensemble, à apprendre à vivre différemment, mais en étant tout autant ensemble. 

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Tu as été une de mes plus grandes leçons de vie mon William, et tu ne le sais pas encore. Tu m’as donné l’urgence de vivre, le vouloir de vivre pleinement, toujours plus en alignement avec mes envies, dans le lâcher prise et avec la magie merveilleuse de la vie.

Je t’aime.

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